TL7 sonne la révolte

TL7 sonne la révolte

 

TL7 poursuit son légitime combat contre la surprenante « dénumérotation sauvage » des chaînes de télévision locales dont la sienne par les opérateurs Internet. Une réunion s’est tenue à l’Assemblée Nationale ce mardi 8 novembre 2016 sur invitation des parlementaires de la Loire dont Paul Salen, Dino Cinieri, Jean-Louis Gagnaire, Maurice Vincent, sénateur de la Loire Les représentants des quatre chaînes locales de télévision de la région Auvergne RhôneAlpes TL7, Télé-Grenoble, TLM et TV 8 Mont Blanc

 

Quatre points clés illustrent le contenu de cette réunion nous ont été communiqué :

 

1- Plus jamais ça !

 

Pot de terre contre pot de fer, les chaînes d’Auvergne Rhône-Alpes ont pu, par l’entremise déterminée de leurs parlementaires, rencontrer pour la première fois, les représentants des opérateurs internet.

À l’injonction ferme formulée par les Parlementaires aux opérateurs Internet, de devoir s’expliquer sur le non-respect de la délibération de 2007 du CSA stipulant très clairement l’obligation de concertation et de communication en la matière, les intervenants concernés - Free et Orange - reconnaissent leur erreur, font amende honorable, se disant « désolés » et s’engageant à l’avenir au respect de la loi. Les représentants du CSA ont tenu d’ailleurs à préciser que la délibération de 2007 sera bientôt remise à plat pour être en conformité avec la loi sur le pluralisme des médias. Pour leur part, les télévisions locales n’ont pas pu se contenter d’excuses et de voir leurs interlocuteurs simplement désolés… Il ne s’agit vraiment pas pour elles du mot de circonstance : comme l’a souligné Yves Faure, le PDG de TL7 : « On ne peut pas être simplement désolé de ne pas respecter la loi et de mettre en péril l’économie des chaînes locales de France ! »

 

2- Préjudice, Évaluation et réparation.

 

Les opérateurs désolés ne semblent pas avoir pris la mesure du préjudice encouru par les chaînes, de leur effort au quotidien pour communiquer inlassablement aux téléspectateurs les procédures et numéros sur les différentes box pour capter leur chaîne de proximité, faisant ainsi la publicité permanente pour les différents opérateurs. Préjudice matériel d’abord avec la remise en conformité de l’ensemble des supports de communication, de la perte momentanée de téléspectateurs ; et préjudice moral aussi quant à l’image négative d’une telle opération auprès du téléspectateur, faisant peu de cas de lui, « téléspectateur–citoyen » selon la formule rappelée par les parlementaires. Les deux opérateurs concernés Orange et Free ont admis l’existence d’un préjudice et accepté le principe d’un examen de la situation et d’une négociation.

 

3- Contacts fiables et permanents, « Le moins que l’on puisse exiger pour travailler correctement ensemble »

 

Les représentants des chaînes d’Auvergne Rhône-Alpes n’ont pas manqué de rappeler l’invraisemblable embrouillamini existant pour connaître et joindre les personnes adéquates chez chaque opérateur. Cette demande d’un interlocuteur fiable et permanent semble un principe acquis chez Orange, mais pose problème chez Free qui déclare manquer cruellement de personnel et de moyens… et chez SFR-Numéricable, dont la situation de désorganisation actuelle de l’entreprise liée aux plans de réduction d’effectifs successifs expliquerait que les télévisions n’aient pas d’interlocuteurs réguliers… Une bien curieuse justification ! On était en droit de se demander à ce stade de la réunion si la stabilité n’était pas plutôt du côté des chaînes de proximité bien enracinées dans leurs régions… À la demande appuyée des parlementaires, une information précise et des contacts personnalisés devront être dorénavant effectifs entre les opérateurs et les chaînes, pour le plus grand respect de l'information aux téléspectateurs.

 

4- Commissions de travail Canal 30.

 

Les chaînes de télévision d’Auvergne Rhône-Alpes avaient, à ce sujet, anticipé la réponse probable des fournisseurs d’Internet déclarant qu’il existe sur toutes les box le fameux canal 30 dédié aux chaînes locales françaises… Des échanges tendus ont eu lieu autour de ce thème, les opérateurs rappelant à juste titre que ce canal existant a été prévu pour la captation des chaînes locales dans toute la France. Mais les représentants des chaînes d’Auvergne Rhône-Alpes ont insisté avec force sur la complexité d’utilisation du canal 30, son total manque d’efficience et rappelé qu’il n’est toujours pas opérationnel chez Numéricable/SFR. La géolocalisation attendue par les chaînes locales semble ne pas fonctionner d’une façon aussi limpide que souhaité, et Orange, qui a une longueur d’avance sur l’étude précise des faisabilités en la matière, poussera ses investigations et reviendra vers les chaînes avec de nouvelles propositions et opportunités. Ainsi chacun avançant besoins et réalités techniques, le principe d’une commission de réflexion sur un vrai canal 30 opérationnel, doit se mettre en place dans les jours à venir, afin que les téléspectateurs puissent aisément enfin en être vraiment bénéficiaires.

En fin de séance, après deux heures de discussion, les élus ont demandé la mise en place d'un échéancier, afin de répondre de manière précise aux attentes des utilisateurs et des chaînes.

Les parlementaires ont tenu à rappeler le poids de le 2e région de France forte de près de 8 millions d'habitants qui entend se faire respecter des opérateurs parisiens.

Cette première rencontre semble augurer d’un certain esprit d’ouverture et de volonté des différents intervenants de coopérer désormais, pour le bien du téléspectateur-citoyen. Sous la haute autorité du CSA, et avec la vigilance sans failles des parlementaires, les différentes entités participantes actent le principe d’un travail commun qui se fonde d’abord sur le respect et les informations claires à fournir, un préalable indispensable pour être efficace.