Didier Esposito Une héroïne stupéfiante Editions du Caïman 2021, 324 p. ISBN 9782919066940 16 Euros

La chronique

Les éditions du Caïman sous l'impulsion de son dynamique éditeur stéphanois Jean-Louis Nogaro, viennent de publier un nouveau polar bien noir dont le cadre d'action se déroule dans la « belle » ville de Saint-Etienne. Son auteur Didier Esposito, policier un temps stéphanois affecté dans différents services (BAC, Stups et Criminelle) vient de proposer à la lecture son deuxième roman Une héroïne stupéfiante qui va régaler les amateurs de ce genre.

Au fil des pages et des énigmes, le lecteur va suivre un jeu de piste à travers les rues stéphanoises et ses quartiers difficiles pour découvrir un trafic d'héroïne où la mort rode beaucoup trop. Le quotidien de cette brigade de stups (expliqué par un ancien de la maison) cherchant avec ses petits moyens à ralentir les trafics des dealers et leurs ravages, est également retracé avec réalisme et humanité.

Une scène est marquante dans ce polar, c'est celle qui se passe à la direction de l'institut médico-légal à l'hôpital Bellevue où deux policiers des stups sont obligatoirement réquisitionnés (on sent l'expérience de l'auteur) : c'est celle de la fameuse autopsie (pages 74 à 80) qui est saisissante de détails crus et qui aussi fait froid dans le dos du lecteur.

Un polar bien noir dont la toile de fond stéphanoise : A lire absolument pour les amateurs du genre.

Quatrième de couverture

 « Il y a des jours comme cela, où dès les premiers instants, les éléments vous font comprendre que la journée sera différente. Des petits riens dès le matin. »

C’est ce que se dit David Cartier en prenant son poste, aux « stups » de Saint-Étienne. Et en effet, une sale affaire attend son équipe ce jour-là : de l’héroïne en ville, ce n’est pas nouveau. Mais une héroïne qui sème la mort, plus que d’habitude pour ainsi dire, c’est nouveau. Il va falloir aller vite, très vite pour stopper l’hémorragie. D’autant plus que les dealers eux-mêmes semblent ne pas maîtriser la situation ni comprendre ce qui se passe.

Portrait de l'auteur

Après des études d’Histoire, Didier Esposito entre dans la police où il exercera dans divers services (BAC, Stups, Criminelle) dans diverses villes de France. Athlète accompli, adepte des courses longues distances, il n’oublie pas la lecture (Harlan Coben, Fred Vargas, Pierre Lemaitre, Karine Giebel, Franck Thilliez entre autres) ni, bien sûr, l’écriture ! « Une héroïne stupéfiante » est son deuxième roman, après "Improbables destinées", Publibook, 2007.

Une interview réalisée par Gilles Charles

Pouvez vous nous en dire plus sur votre parcours, pour nos lecteurs ligériens ?

Je suis né à Valence il y a 46 ans. Après le bac je me suis orienté vers des études d’histoire à Saint Martin d’Hères, et après avoir fait l’armée à la base aérienne de Salon de Provence, j’ai finalement décidé de rentrer dans la police.

Après une année d’école et de stages à Marseille, parmi les choix proposés j’ai choisi Saint-Etienne pour débuter ma carrière, même si je n’y avais jamais mis les pieds avant, mais j’avais tellement entendu parler des verts durant mon enfance que cela a inconsciemment influencé mon choix de partir découvrir la ville.

Je suis maintenant dans la police depuis 22 ans, et après avoir travaillé à la brigade de nuit, à la brigade anti-criminalité et à la brigade des stups de Sainté, je suis désormais à la brigade criminelle de la Police Judiciaire de Valence où j’ai rejoins mes racines.

Pourquoi avoir eu envie d’écrire ?

J’ai toujours aimé écrire. Quand j’étais enfant je tenais un journal sur les choses qu’il pouvait m’arriver. Mais c’est durant mes belles années à la brigade de nuit de Sainté, que sur les nuits de repos, alors que je ne trouvais pas le sommeil à cause du rythme imposé par les horaires habituelles, je me suis mis à écrire. Bercé par l’ambiance de la nuit, propice à la concentration, j’ai alors écrit une première histoire, « Improbables destinées » sortie en 2007. 

Puis l’envie d’écrire ne m’a plus quitté, mais mon emploi du temps chargé, entre un travail très prenant, la famille et le sport, mon exutoire, ne me permettant pas d’écrire de façon régulière, j’ai mis plusieurs années à donner vie à « une héroïne stupéfiante », sortie en décembre 2021 aux éditions du Caïman.

Pourquoi avoir situé votre récit à Saint-Etienne ?

Pour moi c’était une évidence. J’ai travaillé à Saint-Etienne près de 15 ans. Mes années en Police-Secours et en BAC (Brigade Anti-Criminalité) m’ont permis de connaître chaque rue de Saint-Etienne,  cette ville et plus largement ce département que j’aime.

Mes presque neuf années aux Stups de Sainté m’ont permis de découvrir quant à elles l’envers du décor, les ravages invisibles de la came et ses vies dévastées. Je voulais parler de cela, et cela ne pouvait être qu’à Sainté, même si bien sûr la ville ne se résume pas à celà !

Pourquoi le faire éditer dans une maison d’édition stéphanoise ?

Quand j’ai commencé à chercher une maison d’édition pour éditer cette histoire, c’est tout naturellement que j’ai cherché un éditeur sur Saint-Etienne. J’ai alors envoyé mon tapuscrit aux éditions du Caïman. Par sécurité je l’ai aussi envoyé à d’autres maisons plus lointaines, et comme beaucoup d’auteurs, j’ai essuyé des refus, mais j’ai également eu des propositions de contrat d’autres maisons.

J’en ai alors avisé les éditions du Caïman, en leur disant que ma priorité serait de travailler avec eux. Jean-Louis Nogaro a de ce fait accéléré les choses pour lire cette histoire et a donné son accord pour que nous puissions signer ensemble. De mon avis, le courant est tout de suite passé entre nous deux, et je n’ai pas hésité une seule seconde. C’est exactement ce que je voulais.

Sans nous dévoiler les secrets du livre, pouvez vous nous donner l’envie d’aller l’acheter et le lire ?

Dans ce livre j’ai voulu décrire les dessous d’une enquête de police réaliste, loin des séries télés où les flics ne tapent jamais à la bécane. Montrer qu’une enquête se doit d’être la plus exhaustive possible et que les choses ne sont pas rendues faciles par un mille feuilles procédural souvent chronophage. Mais je voulais montrer également les ravages de la drogue, en l’occurrence de l’héroïne pour cette histoire, et les trafics lucratifs construits sur la misère humaine. Je voulais mettre en lumière le fait que nombre de toxicomanes à l’héro sont aujourd’hui victimes avant d’être auteurs, tombés souvent jeunes dans le piège des paradis artificiels. 

Pour en avoir rencontré pléthore, s’il est vrai que certains se complaisent dans cette vie, d’autres ont envie de s’en sortir, mais leur volonté s’effrite un peu plus chaque jour contre le mur de leur dépendance. 

Comme ça effectivement, cela ne paraît pas très gai, mais j’aime à croire que j’ai distillé ça et là des notes d’humour dans le texte qui le rendront moins noir.

Quels sont vos projets pour 2022 et allez vous venir prochainement en terre stéphanoise faire la promotion de votre livre ?

Pour 2022 j’espère promouvoir cette histoire dans différents salons du livres et librairies, cela a déjà commencé, et c’est avec plaisir que je discute avec les lecteurs de ce monde qui est souvent mal connu. J’espère bien sûr être présent à la fête du livre de Sainté, mais également peut-être dans diverses librairies avant cela.

Dans tous les cas, de toute façon je retourne régulièrement dans la Loire, car ma compagne y a ses attaches familiales près de Montbrison, ce qui me permet de garder le lien avec ce département qui compte beaucoup pour moi.

Enfin, j’espère terminer en 2022 l’écriture de mon prochain roman qui se déroulera cette fois dans la Drôme et aux pieds du Vercors que j’affectionne tout particulièrement.

Pour la fête du livre de Saint-Etienne 2022, Didier Esposito sera présent à la Grande librairie place de l'Hôtel de Ville - stand H3 : Samedi de 10h à 19h et Dimanche de 10h à 18h.

Les éditions du Caïman

https://www.editionsducaiman.fr/

https://www.editionsducaiman.fr/boutique/polars-en-france/une-heroine-stupefiante-didier-esposito.html

L'interview :

http://www.gillescharles.fr/rendez-vous-avec-didier-esposito-pour-une-heroine-stupefiante/

Couv une heroine stupefiante

 

Date de dernière mise à jour : 29/10/2022