Régis Juanico, Marie-Michelle Vialleton
En 2015, Régis Juanico et Marie-Michelle Vialleton (Union de la Gauche) sont élus avec 59,66 % des suffrages exprimés et un taux de participation de 44,71 % (5 082 voix pour 9 340 votants et 20 892 inscrits).
Régis Juanico et Marie-Michelle Vialleton sont candidats dans le canton Saint-Etienne 5.
Les questions ont été rédigées par MM. Pat Françon et Jérôme Sagnard, à retrouver également sur les sites : http://www.gillescharles.fr/ et https://itw-media.fr
Au niveau social, quels seront vos priorités (RSA, Autonomie) pour le prochain mandat ?
Les compétences sociales sont le cœur battant des politiques menées par le département.
Il est urgent de revaloriser l’Allocation Personnalisée pour l’Autonomie (APA) pour diminuer les reste à charge pour les familles et la Prestation Complémentaire du Handicap (PCH).
Notre projet se fixe pour priorité la nécessité de soutenir nos aînés et de favoriser leur maintien à domicile, avec des aides directes à l’aménagement des logements, une revalorisation des conditions de travail et de rémunération des aides à domicile et l’instauration d’un système de visites à domicile de volontaires du service civique pour lutter contre l’isolement.
Nous souhaitons encourager la construction de maisons intergénérationnelles et de logements locatifs pour seniors à l’image des résidences du Quartz et du Grain d’Orge à Saint-Priest-en-Jarez, dans le canton Saint-Etienne 5
Le Département accompagne également les personnes en situation de handicap. Nous veillerons à accélérer le traitement des dossiers par la Maison Loire Autonomie-MDPH. Un objectif de 10% de travailleurs handicapés au Département doit également pouvoir être atteint.
Les conséquences sociales de la crise sanitaire vont être terribles quand les différentes aides aux entreprises vont cesser.
Concernant l’insertion et la lutte contre la pauvreté, notre action portera sur l’attribution au niveau national du RSA aux jeunes de 18/24 ans fragilisés par l’impact économique et social de la crise sanitaire. Une expérimentation du Revenu Universel permettra de répondre aux graves difficultés auxquelles sont confrontés les plus fragiles d’entre nous après la crise Covid 19.
Enfin, les périodes de confinement auront entraîné une augmentation significative des violences intrafamiliales. Il conviendra de déployer un plan départemental de lutte contre les violences conjugales et intrafamiliales doté de réels moyens.
Avec près de 60-70% du budget consacré au social, quelles seront les autres priorités propres que vous souhaitez mettre en avant ?
La protection de l’environnement et la lutte contre le changement climatique doivent devenir une priorité départementale, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, la majorité préférant gaspiller plusieurs centaines de milliers d’euros financer le déficit d’exploitation de l’aéroport de Saint-Etienne et par le maintien de l’installation de canons à neige à Chalmazel.
En matière de santé, nous voulons faire de notre canton une « vitrine » du sport-santé-bien-être et de la pratique du vélo en toute sécurité.
En lien avec la Maison Sport-Santé du CHU de Saint-Étienne récemment labellisée, nous voulons que le Conseil Départemental de par ses compétences soit moteur pour développer une offre d’Activité Physique Adaptée en direction des publics les plus éloignés de la pratique sportive et les plus fragiles (malades chroniques) en lien avec les professionnels de santé et les clubs sportifs :
- seniors en maisons de retraite,
- personnes en situation de handicap,
- bénéficiaires du RSA,
- collégiens atteints de surpoids ou d’obésité.
Dans le cadre du « sport sur ordonnance », le département doit prendre en charge une partie du coût des licences sportives ou des séances pour les publics concernés.
Nous voulons également bâtir une « trame verte » des itinéraires cyclables et pédestres sécurisés reliant les complexes sportifs du canton (Étivallière, Méons, Parc Jean Marc...), le Parc de la Doa, le Parc François Mitterrand, le Parc de la Perrotière, le Parc urbain de Montreynaud et celui du Bois d’Avaize et en créant sur ces sites des zones de préservation de la biodiversité.
Nous nous opposerons aux projets funestes de diminution de l’offre d’équipements sportifs de proximité sur la ville de Saint-Etienne et Saint-Etienne Métropole au détriment des clubs sportifs amateurs et au profit de projets de la construction d’équipements sportifs pharaoniques et ruineux.
Quelles seront vos intentions en matière éducative (projets, équipements) ?
Depuis 6 ans, l’ambition politique pour les collèges n’a pas été au rendez-vous : baisse des dotations, absence d’un véritable plan de travaux tenant compte des besoins des établissements, expérimentations sans avenir du numérique. Au moment du premier confinement, la majorité de droite a mis 10 semaines pour prêter aux collégiens qui en avaient besoin des tablettes numériques (outils alors indispensables pour la continuité pédagogique) !
Investir pour notre jeunesse, c’est investir pour l’avenir. Nous voulons renforcer la présence humaine aux abords de nos collèges, pour plus de sécurité, pérenniser les bourses départementales et instaurer la progressivité des tarifs des cantines et développer l’équipement numérique individuel des collégiens : tablettes pour alléger les cartables…
Nous envisageons aussi de créer un « pass sport/culture collégien » permettant l’achat d’une licence sportive ou l’accès à des lieux de culture dans le canton (cinémas, théâtres, librairies indépendantes).
Enfin, les élus départementaux devront, selon nous, accompagner les initiatives pédagogiques d’éducation à l’environnement, à la citoyenneté, au bien manger et à la santé (savoir-nager et rouler, prévention des addictions aux écrans, réseaux sociaux…).
Le projet de mutualisation Loire Haute-Loire sera-t-il pérennisé voire amplifié ? Si oui sur quels thèmes ?
Ce projet de mutualisation ne doit pas être exclusif, la coopération entre collectivités doit s’étendre à d’autres départements voisins sur les questions de mobilités douces par exemple.
Si nous ne sommes pas a priori défavorables à de tels rapprochements quand ils sont guidés par le bon sens (culture, pompiers, HLM, déneigement…), il s’agira aussi de travailler à des coopérations avec les autres départements limitrophes de la Loire, et pas seulement avec la seule Haute-Loire.
Naturellement, nous demeurons fortement opposés à tout projet de fusion de départements tels qu’ils sont parfois évoqués à terme ou à la création de nouvelles strates administratives.
Avez-vous été surpris par le non versement de la prime COVID au personnel du Conseil départemental cette dernière année ?
Le refus de verser la prime Covid ne nous a pas surpris, il nous a scandalisé.
Nous nous sommes fortement mobilisés pour le versement de cette prime qui aurait été perçue comme une reconnaissance du travail effectué par les personnels de maintien à domicile dans des conditions sanitaires extrêmement difficiles. Ce refus a été vécu par les aides à domicile comme du mépris de la part de l’exécutif départemental.
Le Département a fait preuve d’un incommensurable mépris à l’endroit des salariés de l’aide à domicile, refusant, comme un seul autre département en France, le Jura, de leur octroyer une « prime Covid », refusant aussi, depuis des mois, d’accorder ne serait-ce qu’une seule audience aux représentants des salariés du secteur, encore récemment mobilisés devant l’Hôtel du Département.
Le Département se garde bien de revaloriser, comme nous le demandons, les coûts de référence des heures d’intervention des services d’aide et d’accompagnement à domicile pour l’APA, qui ont été reconduits pour 2021 au même montant qu’en 2020, c’est-à-dire parmi les plus faibles au niveau national et inférieurs de près de 3,5 euros de l’heure aux tarifs de la Haute-Loire. Or, cette décision relèverait, en l’occurrence du seul volontarisme départemental.
Quelles compétences n’aimeriez-vous ne pas perdre au Conseil départemental ?
Les compétences partagées comme le soutien à la vie associative, aux associations sportives, culturelles de lutte contre la pauvreté et au développement du tourisme : le département a un rôle fondamental dans la reprise de la vie sociale de nos concitoyens et la reprise économique de nos territoires comme dans la mise en valeur des nos produits du terroir.
Le département doit aussi poursuivre dans le domaine de l’enseignement supérieur son soutien à la recherche universitaire de l’Université Jean Monnet et des grandes écoles stéphanoises qui font rayonner notre territoire à l’international.
Le département ne doit pas abandonner son ambition initiale sur le plan financier d’améliorer les déplacements entre Saint-Étienne et Lyon (alternatives à l’A45) en particulier avec les aires de covoiturage, une meilleure liaison ferroviaire et le développement des pôles d’échanges multimodaux autour des gares y compris dans leur accès par des pistes cyclables sécurisées.
Ne craignez-vous pas que ces élections départementales soient éclipsées par les enjeux des élections régionales ?
Lorsqu’il a été décidé de fusionner ces deux scrutins, l’objectif poursuivi était de booster la participation. Avec une abstention annoncée à un taux record, c’est déjà raté, le contexte sanitaire et la période pré-estivale aggravant encore le désintérêt des électeurs pour ces scrutins, et celui des départementales en particulier.
Pourtant, le Département est un échelon de proximité qui intervient au quotidien, de la petite enfance au grand âge, pour nous protéger et aménager notre cadre de vie. Les politiques départementales nous concernent tous : c’est le message que nous ne cessons de répéter dans notre campagne de proximité !
Date de dernière mise à jour : 30/06/2021